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samedi 21 avril 2012

Battle Metal ! L'évolution de Turisas

Mathias Nygård, leader et co-fondateur du groupe Turisas, faisait remarquer en interview que les gens se focalisaient trop sur le côté Folk du groupe alors que leur idée était d'emprunter tous les éléments qui leur plairaient pour créer simplement ce qu'il appelle "de la bonne musique" (et je tend à être bien d'accord avec lui). Et effectivement, leur musique n'a cessé d'évoluer au cours de leurs (seulement) trois albums, ce qui a été bénéfique pour le côté évolutif et symphonique, et peut-être un peu moins pour le côté Folk, bien que toujours présent. Mais voyons cela ensemble !


The Land of Hope and Glory, du premier album : Battle Metal. Le titre est plus un genre de "blague" selon le groupe, ou plus exactement un cliché qui donne son nom à l'album (et une bien bonne chanson), mais assez ironiquement il a été depuis bien souvent utilisé pour décrire "ce genre" de métal, mêlant folk, symphonique, black, heavy, bref, un gros fourre-tout aux intonations vikings/pagan/médiéval/grosses brutasses. Et comme j'aime pas les bla/bla/bla, "Battle Metal" comme genre fourre-tout me convient bien. Crimfall rentre dedans comme un gant, Ensiferum également (cf. le message précédent qui je crois parle pour moi). Mais revenons à la chanson que vous écoutez à l'instant. Vous sentez ce sentiment de WTF? qui s'éveille en vous quand vous passez de l'électro au chœurs masculins, des flûtes au synthé de 02:10 ? Et bien c'est ça le Turisas de Battle Metal : Electro, Folk, voix mixtes, inclassable. Pourtant les instruments richement folk et le chants ancrent définitivement l'album dans le genre phare de ce blog (ne me dites-pas que vous ne fredonnez pas le Laïlaïlaï dès à présent). 

 Among Ancestors.

Leur premier album est excessivement varié, un vrai bonheur. On sent déjà un grand désir d'envolées lyriques et symphoniques mais l'absence de moyens qui oblige au synthé. Néanmoins c'est bien fait et la richesse instrumentale (une quinzaine d'instruments différents) compense largement cette faiblesse qui n'en est pas vraiment une. Les chœurs sont déjà un gros point fort.

Vient The Varangian Way, un concept album qui s'ouvre sur cette tuerie To Holmgard and Beyond. Les ambitions symphoniques s'affirment clairement et Nygård laisse ses orchestrations s'exprimer. Encore du synthé mais une qualité générale bien supérieure. Il y a plus de maîtrise et, comme je le disais, d'ambitions, et ça se sent. Dans le chant, on note que le chant clair se fait plus présent, même si le heavy se taille encore sa part du lion.


Le Folk est déjà moins présent, ou moins ostentatoire. Mais il passe encore par les pistes les plus marquantes et assoie l'impression de l'auditeur que Turisas est bel et bien un groupe de Folk-Metal. L'accordéon live, tout ça, ça aide bien ! (Ici A Portage to the Unknown). Ecoutez le mélange des voix clair/heavy/chœurs, c'est parfaitement maîtrisé, évitant toute lassitude. Cette grosse diversité vocale va un peu s'estomper dans l'album suivant, le chant clair étant clairement majoritaire et les chœurs encore plus massifs. Je devrais encore poster Miklagard Overture  pour son orchestration et sa chorale finale, mais le message est déjà assez long, alors le lien suffira ! (en revanche, si vous tenez à votre santé mentale je déconseille de lire les commentaires. En fait, tout commentaire sur une vidéo de Folk/Pagan/Viking metal. Croyez-moi, c’est mieux pour vous.)


Stand up and Fight ! Troisième album est énorme surprise (ou pas). Cette fois on passe au full orchestre symphonique et aux choeurs massifs, le chant heavy se réduit au strict minimum, et les instruments Folk s'estompent encore plus (à part Hunting Pirates que vous pouvez écouter dans Radio Folk, les chansons franchement Folk ont disparu). On s'oriente définitivement vers un metal symphonique teinté de Folk, et non plus l'inverse. Le son électro fait de petites apparitions syndicales, mais on l'entend à peine. Ceci est la piste d'ouverture de l'album, The March of the Varagian Gard. Sans être réellement un concept album comme son prédécesseur (sans l'être stricto sensu ), il reprend l'histoire là où s'achevait The Varagian Way. On appréciera que cette chanson d'ouverture y fasse d'ailleurs musicalement référence (y avez-vous fait attention ?), comme s'il s'agissait d'un thème de Bande Originale. Ce sentiment de BO habite d'ailleurs l'auditeur durant l'écoute de l'album entier, tant certaines pistes bénéficient d'orchestrations de toute beauté, comme Venetoi ! Prasinoi ! :


Mais c'est surtout quand le groupe se lance dans des pistes dramatiques et imposantes comme The Bosphorus Freezes Over que l'on se rend compte à quel point les Finlandais ont évolué.


Maîtrise et ampleur dramatique remplacent la fureur et la fougue des débuts. Et comme l'annonçait Nygård, le groupe évolue et s'oriente de plus en plus vers "autre chose que simplement du Folk-Metal". (Et j'apprécie ce chœur en finnois, vu la rareté de leur utilisation de leur langue maternelle !). Les esprits grincheux qui préfèrent une certaine régularité et rechignent à toute évolution n'apprécieront pas, mais le bon Folk, c'est pas ce qui manque, alors laissons donc  Turisas explorer son Battle Metal (le groupe lui-même se refuse à considérer ça comme un genre, mais je m'en fous, je ne suis pas le groupe lui-même). Ça nous évitera d'avoir à rouspéter parce qu'ils "font toujours la même choses, ces fainéants" !

dimanche 15 avril 2012

A l'écoute : The Longuest Journey (Heathen Throne Part II)


J'ai remarqué la faible représentation d'Ensiferum jusqu'ici, ce qui est assez étrange pour un blog tel que celui-ci... Voici donc un article/chanson, pour une piste de 13 minutes épiques mêlant chant clair et heavy, orchestrations lyriques, chœurs et bourrinage : The Longuest Journey, du dernier album From Afar. Folk (flûtes et kantele et autres joyeusetés sont au rendez-vous), puissant, très beau, du bon Ensiferum comme je l'aime. Je ne la choisis pas par hasard : L'album tourne pas mal en ce moment ^^