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mardi 24 septembre 2013

TYR Nouveau VS Heljareyga

Après la déception engendrée par le dernier Turisas, j'affrontais le nouveau Týr. Bon, les deux premières chansons révélées par le groupe ne m'avaient pas vraiment emballé et je savais déjà que ce serait probablement pas mon truc. Pourquoi ? Parce que le groupe s'est engagé dans une voix qui, si elle ne me paraît pas aussi radicalement hasardeuse que celle de Turisas, n'a plus ce qu'il faut pour m'emballer.
Týr, Valkyrja

Vous aurez peut-être remarqué si vous avez creusé Týr ou si vous connaissiez déjà le groupe, j'ai rarement évoqué dans mes articles précédents les albums sortis après Land. Pourtant, il y en avait déjà deux : By the light of the northern star ("abrégé" BTLOTNS...) et The Lay of Thrym. Ces deux albums avaient déjà une approche plus directe, plus proche du tout premier album. Le groupe évitait de faire des pistes trop longues, le concept était toujours assez vague et relatif pour ne pas froisser les fans qui avaient trouvé Ragnarok trop progressif, trop complexe, et donc trop chiant. Or, comme je l'expliquais ici, ce qui me plaisait dans Týr c'était la diversité mélodique et rythmique, l'utilisation des thématiques. J'apprécie beaucoup que les premiers albums prennent le temps de bâtir des ambiances, des récits, en utilisant le côté progressif pour former une véritable histoire musicale, et pas seulement raconter le truc sur le même riff interminable, usé et lassant. Mais ça, c'était avant, donc.

Depuis BTLOTNS, le groupe a une approche plus basique, plus rentre-dedans, qu’apparemment pas mal de gens aiment. Moi, c'est pas trop mon truc, parce que ça en devient finalement trop classique et pas assez original. Il y a bien quelques chansons bien accrocheuses ici ou là et les reprises de mélodies/chansons traditionnelles fonctionnent toujours aussi bien, mais c'est à mes yeux beaucoup plus inégal. Le dernier album "concept" autour des esprits féminins dans la mythologie nordique poursuit clairement cette orientation.

Valkirja a déjà un son de batterie différent dû au changement de batteur, et ça se ressent. C'est plus nerveux, plus poum-tchak poum-tchak aussi, et pour moi, ça devient par corollaire vite chiant comme la pluie. En fait, le son devient de plus en plus nord-américain, et ce n'est pas vraiment un compliment pour un groupe tel que Týr qui avait réussi à se démarquer par l'unicité de ses sonorités. quand on écoutait du Týr, on savait que ça ne pouvait rien être d'autre. Plus aujourd'hui.

Alors ça s'écoute quand même, hein, je vais pas être vache, j'aime d'ailleurs beaucoup Fánar Burtur Brandaljóð ou Lady of the Slain. Mais il suffit de réécouter Land ou Eric the Red pour se rendre compte que le groupe a perdu en originalité et en mélodie. L'album s'écoute comme on boirait un verre de Viina, une fois avalé il ne reste qu'un vieil arrière goût qu'on peine à trouver plaisant, mais ça a eu le mérite de chauffer la gorge en passant.

Cela dit, je met une vidéo avec l'album entier pour vous laisser écouter et - qui sait ? - désapprouver complètement ce message en trouvant l'album génial ! Je vous le souhaite. Néanmoins, si vous trouvez Valkyrja insipide ou simplement voulez plus de métal progressif à la Týr, le chanteur a un projet solo Heljareyga. Longues pistes, tout en Féroïen, bref, un autre trip. Ce projet solo est une façon pour Heri Joensen de continuer de faire dans le Metal Progressif maintenant que Týr s'en est éloigné. Donc si c'est ça qui vous branchait.... hint hint.

Regnið

 Alors oui c'est un peu plus technique aussi... Ce qui peut lasser autant que le poum-tchak, selon les goûts. Moi, je dois dire que c'est ma came :

Vetrarbreytin

lundi 23 septembre 2013

Le désastre Turisas2013.

Bon, je sais, pas écris depuis longtemps et me revoilà pour ce qui s'annonce à bashage en règle. Je sais, c’est pas génial, mais il faut me comprendre. Cette année, plusieurs groupes avaient annoncé leurs nouveaux albums et j'étais tout content d'avoir bientôt de bonnes chansons dans mes oreilles impatientes de se régaler.

Or, j'ai eu Turisas2013.

Pas de bol, c'est le premier de la liste des mes nouveautés attendues et... ma foi, quelle claque. Mais pas dans le bon sens, cette fois. J'ai dû l'écouter deux fois, cet album, pour réaliser l'ampleur du désastre, pour simplement accepter la réalité des choses, cette dure, froide et cruelle réalité. Pour bien saisir les raisons de cet article, pour mieux me comprendre, il faut se souvenir de pourquoi je vous ai recommandé le groupe et des raisons qui me poussent à l'aimer - car oui, tout ceci ne changera rien à ce que j'ai écris concernant les trois premiers albums. En gros : Compositions travaillées, recherche dans les instrumentations, mélange de Folk et Symphonic Metal, épique et brutal, poétique et aventureux. Pour moi, c'était ça, Turisas. Avant d'être l'accordéon ou le violon pour donner une touche Folk, c'était cet esprit épique, cette volonté d'offrir une expérience intense, un voyage sonore, un travail de fond, et la sensation de ne pas être pris pour un con. C'était ça, l'esprit Turisas

Puis fut annoncé le nouvel album sous le nom Turisas2013. J'ai espéré longtemps que ça ne soit qu'un titre de travail, mais ensuite nous avons eu droit à la pochette :


Et là, je dis non. Une vieille photo promo recentrée sur le blouson MadMax avec le bandeau plaqué dessus, et un nom pareil... Désolé, mais ça sonne comme un aveu. L'aveu penaud d'un groupe qui n'a simplement pas eu d'idée. Dans ce titre et cette pochette, il n'y a rien. Ils ont beau se défendre et dire que ça doit représenter le "Turisas d'aujourd'hui", non, ça ne prend pas. C'est mal camoufler un m'en-foutisme total, tant au niveau titre qu'artwork. Et ça pourrait être excusé si le contenu n'était pas du même acabit. En fait, à l'écoute, on comprend le titre et la justification du groupe : Une fois la galette terminée et la soupe consommée, il ne reste rien. C'est vide, en total pilote automatique, des riffs de guitares tirés du rayon surgelé aux compositions symphoniques de seconde main - et pratiquement absentes. On peine à croire que c'est le même groupe, si ce n'est pour la voix du chanteur qui nous le confirme avec douleur. 

 Into the Free, aussi connue sous le nom de poum-tchak poum-tchak poum-tchak poum-tchak

Le groupe a décidé d'abandonner l'orchestre trop cher pour se tourner vers des compositions plus adaptées pour les concerts et est parti dans le brut de décoffrage. Pourquoi pas : avec un pauvre synthé, Battle Metal arrivait à créer une ambiance, le groupe avait des mélodies mémorables, des compos géniales. On ne pouvait pas s'emmerder ! Retour aux sources en 2013, au bon vieux synthé, donc. Ha, mais comme le groupe est aussi un habitué de l'évolution, du renouveau, on va faire du synthé différent. Comment ?

En embrassant la nostalgie des années 80.


Et là, c'est le drame.

Mais le tour n'est pas terminé. Non content de nous offrir des synthés qui tachent, lourds et honnêtement indignes de succéder à sa discographie, Turisas va plus loin. Pourquoi ne pas ajouter un extrait d'une ancienne chanson en version voix de Chipmunks

Et pourquoi ne pas carrément ajouter une femme qui gémit au bord de l'orgasme sur un saxoporn ?

1:12 mes amis. Pleurez. Surtout que c'est la seule piste Folk de l'album. Et y a même une fin honorable.

On pourrait naturellement répondre : par respect pour les auditeurs et le bon goût. Mais non, on y a droit. Après, y a le clip aussi... le premier tiré de cet album, pour la chanson Ten More Miles


La vidéo serait classe et bien cool, si ce n'était pour le message pour le moins ambiguë - surtout si on prête attention au texte VS images - et le goût de merde que le refrain laisse dans la bouche. Sérieusement "Turiiiiiisas, you can count on us" sonne comme le slogan musical d'une pub TV. Et pourtant, c'est à mon sens l'une des pistes les plus réussies de l'album, c'est dire. 

Bon, y a des trucs ici ou là, je ne dis pas, mais c'est noyé dans un océan de banalité mal torchée. Je sauverai peut-être Greek Fire qui a quand même un peu de ce qu'on peut légitimement attendre d'un groupe à la maturité supposée de Turisas :


Alors je ne suis pas pour l'immobilisme ni contre le changement et l'évolution d'un groupe, je crois que mes articles l'ont prouvé jusqu'ici, au contraire, j'adore suivre les progressions des artistes, mais là, c'est plutôt une régression brutale qui sent plutôt le manque de moyens - et pas seulement financiers mais vraiment créatifs, d'implication, de volonté de bien faire. Cet album passe pour une grosse blague, une démo pour rire. Et moi, elle ne m'a pas fait marrer.

J'avais lu quelqu'un commenter "quoi attendre de plus d'un groupe qui n'a même pas eu assez d'inspiration pour trouver un titre à son nouvel album". Et ce type a résumé mon avis sur Turisas2013.


La déception suivante : Valkyrja de Týr.... Bon, ce ne fut pas aussi désastreux ni inattendu, mais... ça a confirmé l'orientation qu'a pris le groupe depuis By the Light of the Northern Star. J'en parlerai peut-être plus tard.

samedi 13 juillet 2013

Ouvrez vos livres d'Histoire à la page Sabaton

Aujourd'hui je m'éloigne un peu du Folk mais reste dans le bon et recommandable avec un groupe que j’ai pu évoquer par le passé et que j'aime beaucoup - nonobstant le prix de ses albums, mais cela est une autre histoire. Le groupe en question fait du Power Metal et vient de Suède (on ne rit pas), c'est Sabaton.
Gott Mit Uns, de l'album Carolus Rex.(Album concept autour de la campagne de Gustave-Adolphe durant la Guerre de Trente Ans, avec une pochette fabuleuse aux couleurs de la Suède.... hihi, très kitsch.)

Sabaton, c'est extrêmement mélodique et catchy, même si bon, c'est souvent assez simple musicalement et les chœurs sont au synthé, mais qu'importe, c'est efficace ! D'autant que si au niveau instrumental on est dans du Power Metal assez classique (rapide, épique, très mélodique), c'est dans les textes que se démarque le groupe. Si beaucoup de Folk-Metalleux parlent en long et en travers de sujets historiques touchant à :
-ooooh les chrétiens / romains ont été très méchants
-ooh les païens étaient trop badass.
-oooh, bière !

Sabaton, en revanche, a un sérieux penchant pour l'Histoire moderne et contemporaine, et autant l'annoncer, ils ne font pratiquement que ça. Chaque album des suédois se veut presque comme un cours d'histoire, à coup d’événements marquants et d'illustres personnages, citant les dates et les lieux qui ont fait l'Histoire (à un rythme assez frénétique, quasiment un album par an depuis 2005).

The Price of a Mile, Art of War. (Album concept autour du livre de Sun-Tze)

On pourrait penser qu'avec un important nombre de pistes consacrées à la seconde guerre mondiale le groupe ait un gros blocage  Godwin mais il n'en est (presque) rien : Guerre de Trente Ans, Première Guerre Mondiale, Terrorisme, Guerre du Golf, Falkland (et oui, même les Vikings...)... on touche a pas mal de batailles, connues ou moins célèbres, on s'intéresse à des héros parfois tombés dans l'oubli comme les pilotes exilés à Londres durant le Blitz ou le "Oxi" Day grec quand les hellènes ont fait un gros doigt à Benito, bref, on s'instruit tout en prenant plaisir à écouter un chanteur qui ne se sent pas obligé de grawler pour sonner "cool". Voix claire et puissante, ça fait plaisir.

The Final Solution, Coat of Arms. (Album concept autour de la WW2)

J'apprécie qu'ils parlent d'énormément de nations et de points de vue, et par chance pour moi les textes sont en Anglais, sauf pour l'édition spéciale 2CD de Carolus Rex qui a un double de l'album... en suédois (même principe que pour le Manala de Korpiklaani). Toutefois, c'est vraiment une question de goût mais... je m'en dispenserai personnellement... si ce n'était pour la piste bonus disponible uniquement sur cette édition "anglais-suédois", à savoir une superbe reprise de Amon Amarth que voici et qui conclura cette succincte présentation (si intéressé, Internet est votre ami) :

Twilight of the Thunder God, par Sabaton d'après Amon Amarth.

Ah pour le kitsch de la pochette j'avais prévenu, c'est..... suédois.

samedi 13 avril 2013

Tengger Cavalry revient en 2013

Le groupe de Folk Metal chinois revient en 2013 avec un nouvel album, Black Steed, déjà disponible sur e-bay (comme d'habitude, le vendeur Burning China est votre ami). 

 Tengger Cavalry - 出征

Mais Tengger Cavalry ayant signé avec le label Metal Hell Records pour être diffusé en Europe et aux US, nous avons également droit à réédition "pour l'ouest" de Sunesu Cavalry (le CD metal uniquement, MHR n'a, pour le moment du moins, pas édité le double-CD avec la version acoustique), ainsi qu'une version EU/US de Black Steed, qui porte le nom de The Expedition, à sortir en juin.

 Tengger Cavalry - 战马

Je vous invite à écouter les magnifiques extraits du nouvel album sur le MySpace du groupe. On y retrouvera ce qui fait le charme des album précédents, un metal solide, des mélodies folk jouées sur des instruments chinois, mongols, turcs, et du chant diphonique. C'est épique, c'est beau, et ça change du folk européen. Un bol d'air frais venu des steppes.

 Tengger Cavalry - 黑骏
Les pochettes sont donc différentes pour les deux versions Chinoise / EU-US. La version originale est proche des pochettes individuelles de l'opus précédent, tandis que la version EU/US est dans le style du fourreau qui contenait les deux CD et dont l'illustration est utilisée pour la version EU-US de Sunesu Cavalary... c'est dommage, je trouve les versions chinoises plus classes...

On peut donc se réjouir de leur renommée et du succès de plus en plus international, d'ailleurs, il y a un an seulement on ne trouvait presqu'aucune de leur chanson sur youtube & co, et maintenant c'est pratiquement toute leur discographie qu'on peut y écouter. Du coup, si vous voulez découvrir, les pistes à l'écoute ne sont plus ce qui manque !

Oh mais attendez... ça veut dire...

Han ! Oh non ! Ils deviennent mainstreeeeeeam !!!

Le nouvel album, version chinoise.
Le nouvel album version EU/US.

jeudi 11 avril 2013

Néofolk, quelques noms pour découvrir

Alors oui, aujourd'hui est un article sur un genre, mais qu'on se rassure, je n'ai pas l'intention de partir de un grand exposé pompeux de soi-disant connaisseur comme les forums et sites de critiques de metal en sont déjà bien fournis, mais plutôt évoquer quelques références en la matière qui me plaisent bien. Aujourd'hui, donc, le Néofolk, ou Dark Folk. Cet article, vous l'aurez compris, n'est donc qu'une succincte introduction au genre, et si d'aventure vous êtes intéressés, vous savez vous servir d'Internet.

Pour le plaisir des yeux et des oreilles : Kausienranta, de Tenhi. Avec des noms pareils, vous vous en doutez : Finlande. Tiré de leur superbe Folk Aesthetic 1996-2006, une compilation de Face-B et raretés qui, ironiquement, est peut-être leur meilleur album.

Si l'article de wikipedia n'est pas assez clair, mettons les points sur les i. On parle ici d'une musique majoritairement calme, romantique, sombre, parfois glauque, une musique qui prend au tripes, une musique qui se savoure lentement. Non, non, encore plus lentement....

 Tenhi, Kuoppa

Alors j'ai choisi de commencer par Tenhi, parce que ces Finlandais sont non seulement typiquement Dark Folk, mais surtout ils sont juste excellents. L'atmosphère qui se dégage de leurs chanson souvent assez longues, une ambiance nostalgique mâtinée de contemplation... Ce groupe, c'est la quintessence de l'esprit finlandais. le Sisu, c'est eux. Je ne saurai que vous recommander l'entièreté de leur discographie, d'autant qu'à mon sens le groupe progresse dans la bonne direction et se bonifie avec l'âge. Leurs dernières productions sont justes sublimes et invitent à la rêverie, au voyage intérieur... (ou au vrai voyage, selon les bourses de chacun. Là je parlais un peu pour moi).

Empyrium, The Franconian Woods in Winter's Silence

L'équivalent allemand, celui qui touche ma "germanitude", qui fait vibrer ma corde teutonne, c'est Empyrium. Le groupe allemand dont les membres donneront également jour à l'admirable The Vision Bleak a commencé avec une touche métal qui a fini par totalement disparaître. L'album Weiland, mon préféré, est entièrement acoustique. Le chant varie, et comme le groupe passe du Doom au Folk au Néofolk, on entendra du chant heavy, du chant clair, du chant lyrique, le tout sur de magnifiques guitares acoustiques, piano, une touche de synthé pas trop envahissante - on sent quand même bien la patte du romantisme allemand dans le groupe, je ne vous le cache pas, dans les textes également. Les textes, pour peu que vous compreniez la langue de Goethe, sont très beau, très recherchés. Ça fait plaisir d'entendre de l'allemand poétique !

Empyrium, Waldpoesie

Ce que Empyrium offre également c'est de la variété, de la diversité tout en restant homogène. Dans le même genre, même si à mon sens un cran en dessous, j'aimerai également mentionner Nebelkorona, qui fait quand même du beau travail. C'est dans la même veine, et là encore, l'évasion et la rêverie sont au rendez-vous. Seulement voilà, le chant est assez particulier, je l'aime beaucoup, mais d'aucun pourraient lui reprocher une certaine monotonie, et surtout... le groupe devient rapidement répétitif... terriblement répétitif... Un album suffit amplement, je recommande une piste de temps en temps, sans excès.

Windstille de Nebelkorona.

En revanche, s'il y a un groupe que je voudrai encore mentionner dans cette introduction au Néofolk, c'est Syven. Ce projet est né de l'évolution d'un autre groupe des mêmes musiciens, appelé Nest. Nest, c'était sympa... mais j'accroche pas complètement. 

Malgré quelques pistes vraiment excellentes, comme Land Behind the Mist (ci-dessus), je trouve que le mariage "épique kantele + obvious synthé" ne marche pas à 100%. Je blâme le synthé trop... synthé, trop électro, trop cheap, soyons honnêtes. L'utilisation intensive du kantele reste pourtant une bonne raison de mentionner le groupe, cet instrument étant assez bien mis en valeur pour une fois ! - si seulement il n'y avait pas cette nappe de synthé derrière.... Avec le temps, le groupe a évolué, et ses membres ont décidé que si nouveau son il y avait, nouveau nom il y aurait également. Et voilà Syven ! Un son un peu plus lourd, plus recherché, avec le kantele toujours là comme il faut, c'est un essai transformé et qui me fait oublier Nest sans regret aucun. 

Je n'en met qu'une de Syven
Mais elle fait 19 minutes :-p


Jaljet, par Syven. Tiré du premier album : Aikaintaite, dont le concept nous amène en Finlande juste après la fin du dernier Âge Glaciaire... Tu la sens bien la Finlande, là-aussi. Et le kantele, raah, ça fait du bien de l'entendre !

samedi 6 avril 2013

Un album pour le week-end : Haggard, Eppur Si Muove


Si on devait tracer une sorte de chronologie stylistique, Haggard serait à placer entre le folk-metal purement médiéval d'In Extremo et le metal symphonique classique de Therion. Haggard, c'est un groupe allemand qui mélange un metal de qualité à la musique classique, médiévale mais surtout de la Renaissance. Le résultat est tout bonnement superbe ! Le folk se mélange au classique et on se retrouve avec un son unique et somptueux, accompagné de chants mixtes et mélodieux. Un joyau.

Ce week-end, je vous propose donc d'en écouter l'album Eppur Si Muove, à mon sens leur meilleure œuvre jusqu'ici.

lundi 1 avril 2013

Das ! Ist ! SCHWARZWALD !!!

Aujourd'hui un peu de régionalisme kikiriki (cocorico en allemand) (non, je déconne pas). Ce soir je vous emmène dans ma région d'enfance, le Schwarzwald ou, en bon français, Forêt Noire. Une magnifique région boisée du sud de l'Allemagne, aux pieds des Alpes, face à la plaine du Rhin. Cadre somptueux, fait de montagne, de vallons, de prairies et de forêts, la Forêt Noire, c'est chez moi. Mais c'est aussi le chez-eux des membres de Finsterforst.

Finsterforst signifie "sombre forêt", ça annonce le programme, on est en Forêt Noire, accordéon et flûte à bec à l'appui. Le chant est en allemand, tantôt clair et tantôt heavy. En fait, à l'écoute, il devient très rapidement évident d'où le groupe tire son inspiration : Dites bonjour au Moonsorrow allemand.

Lauf der Welt sur l'album Wiege der Finsternis


Depuis l'EP initial et au fur et à mesure des trois albums qui ont suivi, le son du groupe ne cesse de se rapprocher de Moonsorrow. Les débuts sont très "humppa metal", le folk très dansant avec l'accordéon très présent, façon Finntroll ou Korpiklaani, mais avec des orchestrations synthés, des longues pistes et une ambiance sombre plus proches de Moonsorrow. Du coup, Finsterforst est un mélange de deux "genres" du Folk Metal : Le Folk humppa très mélodique et enjoué, et le Folk sombre, complexe, plus axé ambiance. D'habitude ces deux branches sont clairement séparées, voire antinomiques dans les cœur des fans, comme si le Folk festif ne pouvait pas vraiment se mélanger au Folk grave, celui des vrais badass (true viking, so norse). Et bien si, Finsterforst, c'est le Bingo, l'alchimie réussie !
Verlorene Seelen

D'ailleurs, au début du groupe, on lui a reproché d'être un énième groupe de Humppa Metal, et maintenant, d'être une copie de Moonsorrow... c'est à mon sens injuste, surtout quand on voit où les Finlandais en question évoluent de leur côté. Certes, ils sont très similaires, et je considère Finsterforst comme leurs héritiers, mais ils ont leur touche à eux, et je vous conseille d'y jeter une oreille des plus attentives, car c'est définitivement un groupe qui gagne à chaque réécoute, parce que leurs pistes sont longues et recherchées. Parmi l'avalanche de groupes qui surfent sur la vague Folk Metal  (en copiant souvent à tout va sans inspiration ni originalité...), Finsterforst est l'un de ceux qui on mérité de sortir du lot !

Stirbt Zuletzt, du dernier album Rastlos.

Et pour le fun, ne passez pas à côté de leur reprise de cette chanson traditionnelle du Schwarzwald qui a bercé mon enfance, disponible sur leur double CD Urwerk qui regroupe leur premier EP Wiege der Finsternis (La Balance de l'Obscurité) et leur premier album Weltenkraft (La Force des Mondes) :

Försterhochzeit !

Ah, et même si la pochette de leur dernier album est très, très belle...

...la Forêt Noire ne ressemble pas vraiment à ça.

jeudi 28 mars 2013

Wardruna - Yggdrasil : Celui-là, vous le voulez.

Solringen, album Yggdrasil (partie 2 de la trilogie Runaljod)

Alors voilà, le nouveau Wardruna est sorti partout, j'ai eu la chance de l'obtenir en magasin entre la sortie norvégienne et la sortie dite "européenne", amitié nordique je suppose. L'attente en aura-t-elle valu la peine ? La réponse est clairement : oui. 

L'esprit est le même, la plupart des instruments sont les mêmes d'ailleurs : instruments folk traditionnels, norvégiens et "du monde", et toujours l'aimable participation de Mère Nature pour les enregistrements en extérieur. Néanmoins, on ne pourra s'empêcher de remarquer l'évolution stylistique impressionnante du groupe en l'espace... d'un seul album ! Contrairement à certains groupes qui évoluent en s'éloignant de leur concept original pour voguer vers d'autres créations, ce qui n'est pas un mal en soi, Wardruna nous offre ici une version 2.0 de leur premier album. C'est clairement "la même chose" dans le bon sens du terme, mais avec un sens de la mélodie clairement plus appuyé, un chant féminin ravissant, des longues pistes chantantes - et je parle là de chansons qu'on se prend à siffloter, pas de seulement de chants chamaniques comme le premier album, même si ces derniers sont toujours présents. Le mélange est parfait, l'évolution en souplesse, toute en beauté.


Wardruna, Helvegen (live ^^), tiré de ce nouvel album.

Alors qu'on se rassure dans les mökki, le style reste typique de Warduna, et si vous avez aimé le côté roots de leur premier album, vous le retrouverez, pas de soucis. Les percussions seront parfois un peu plus recherchées, les rythmes plus entraînants, mais sans oublier les racines et la philosophie du groupe norvégien qui réussi le pari de ne pas décevoir sans pour autant se répéter platement. Un achat que je recommande fortement.

EhwaR

jeudi 21 mars 2013

Ereb Altor : La Suède cool

Oui, j'ai beaucoup vanné la Suède, mais il faut me pardonner, il y a des raisons historiques à cela, je m'estime dans mon droit. Et puis c'est mon blog, merde.

Cependant, ne soyons pas mauvaise langue, outre de grosses tranches de rigolade historique, la Suède a également su nous apporter pas mal de bons groupes. Ce soir, j'aimerai vous parler d'un album que j'apprécie énormément. Je vous parlerai bien du groupe mais leurs albums déclinent dans mon estime, de plus en plus à chaque sortie... Et c'est bien dommage, parce que le premier album est tout simplement génial. Cet album, c'est By Honour d'Ereb Altor.

Ereb Altor - Ereb Altor

Ereb Altor a commencé avec du du Epic Doom Viking metal pour finir par faire du Pagan Black metal (hahaha... pardon.. c'est cette accumulation d'adjectif, ça me secoue à chaque fois) et si leur dernier album me laisse au mieux froid et circonspect, leur premier album me fait l'effet d'une authentique pépite. Les guitares doom, rythmes lents et lourds, très mélodiques, le chant clair (Merci ! Le growl ça va un moment, mais un peu de variété dans ce monde de brutes) qui finira par laisser lentement la place à du chant Black dès le second album The End. Mythologie et désespoir sont au programme des paroles du groupe, qui sur By Honour garde une certaine simplicité efficace et grisante. Je trouve que par la suite, l'originalité et la "précision" disparaissent au profit d'un doom (puis black) assez, euh... banal.

Wizard, Ereb Altor.

Un autre truc assez sympa, c'est que l'album est constitué de longues pistes, on tourne à 7/8 minutes en moyenne, avec l'intro seule à 4 minutes et des brouettes. Si Wizard est la plus longue d'entre elles, l'album culmine à mon sens avec l'énorme Dark Nymph que Blogger ne veut pas trouver sur Youtube mais qui s'écoute ici. Si vous n'êtes pas branché Doom, celle-là vous fera franchir le pas ! D'ailleurs, une fois que vous aurez cliqué sur cette chanson, le reste de l'album ne devrait pas être loin, faites-vous plaisir... Winter Wonderland, vous ne le regretterez pas.

By Honour, qui donne son nom à l'album.

Un mot tout de même sur le second album The End qui m'a assez ennuyé à l'écoute jusqu'à son triptyque final qui, lui, rattrape encore pas mal les choses. Le triptyque éponyme à l'album raconte l'histoire de la mort de Balder (partie 1), du long hiver de trois ans qui s'en suit (partie 2) et les conséquences finales du meurtre du Dieu : la grosse baston finale où (presque) tout le monde meurt, vous avez deviné, l'inévitable (dans tous les sens du terme....) Ragnarök (partie3). Oui, encore lui. Si je trouve que même ces trois chansons ne sont pas aussi bien que le premier album, y a encore pas mal de bonnes choses dedans, il faut bien l'admettre. Notamment mélodique. Mais on sent déjà une évolution qui, personnellement, ne m'emballera plus du tout sur l'album suivant (Gastrike). Cela dit, jetez-y une oreille, on ne sait jamais !

The Final War (The end Part III) de l'album The End.

Reste donc un premier album vraiment excellent, qui fonctionne très bien tout seul et n'a pas besoin de la discographie qu'il a engendré pour se faire apprécier.

vendredi 15 mars 2013

Aujourd'hui on danse/se taille les veines en Russie

J'ai évoqué le groupe sans trop en parler, c'est bien dommage. Je parle d'Arkona.

Slavsia, Rus de l'album Ot Serdca K Nebu

Arkona, comme son nom l'indique pour les plus férus d'Histoire et/ou religion, c'est du Folk Metal slave. Comme pour Therion et parce que copier-coller pour avoir l'air intelligent ne serait ni honnête ni crédible, pour un résumé vite fait de leur carrière tumultueuse (à tout le moins compliquée avec les classiques du style "le groupe a pratiquement disparu MAIS le membre fondateur s'accroche et finalement, des limbes de l'oubli ils jaillirent dans un ultime cri de bataille héroïque", vous voyez le genre) je vous donne directement la page wiki. Je ne me casse pas plus le cul que ça pour deux raisons : D'une part, je ne me sens pas la vocation de faire des cours, d'autre part, si vous êtes intéressés par l'historique d'un groupe et sa discographie poussée, vous n'êtes pas des manchots et savez vous débrouiller tous seuls avec votre clavier et votre connexion.

Notons cependant car c'est assez rare, le groupe est menée par une femme !

Yarilo, album Roi, Gode, Roi.

Arkona c'est du Folk très mélodique tout en étant parfois assez brutal (Death Metal inside...) Néanmoins on appréciera la diversité des voix, des mélodies et des ambiances. Tantôt typiquement slave presque cliché, parfois plus subtil et mélancolique, parfois proche de ce qu'on a l'habitude d'entendre dans le Metal Celtique, le tout servi par une palanquée d'instruments traditionnels et d'artistes divers qui tournent pas mal et apportent à chaque fois un petit plus. Le tout chanté en russe, sauf exceptions (comme la très sympathique chanson Skål en duo avec des allemands qui vous invite à trinquer à coup de délicieuse vodka russe et de bonne bière allemande, parce qu'on est potes. Oui, c'est le fond de la chanson)

Zimushka, une chanson traditionnelle sibérienne, reprise par Arkona

Alors bon, le groupe est doué, la musique est riche, le chant est varié, leurs pochettes sont superbes, leurs thèmes sont "originaux" (au sens folklore slave peu exploité, pas originaux au sens "et si on parlait de nos mythes et de notre néopaganisme ?"), alors où est l’embrouille ? En fait, l'embrouille n'est pas à proprement parler dans le groupe mais dans son public. Arkona a la fâcheuse tendance - comme beaucoup de groupes de Folk/Pagan/Viking/Blabla Metal mais là on atteint des sommets - d'attirer un certain public. Appelons un chat un chat, Arkona attire les néo-nazis, surtout dans les pays slaves. Plus encore que dans les pays "de l'ouest", le Folk Metal slave semble être un moyen d’expression apprécié par les skins, et Arkona en particulier. Je ne saurais dire pourquoi, d'autant que le groupe lui-même s'est défendu à de nombreuses reprises de manger de ce pain là. Néanmoins, il suffit de cumuler des textes blindés de fierté pan-slave et de l'associer à l'imagerie du groupe, notamment la Kolovrat très usitée par les néopaïens... tout comme les néonazis... et vous obtenez déjà quelques éléments de réponse.

C'est malheureux mais c'est comme ça.

Dans le même genre on se souviendra que Skyforger avait fait clairement écrire sur plusieurs de leurs CDs "No Nazi Stuff here, Pagan Symbols and Art only" parce qu'ils utilisaient une Perkonskrusts "Croix du Tonnerre", basiquement une swastika tournant à droite, symbole du Dieu du tonnerre Perkon. Et pas de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Saluer-Le-Nom.

L'imagerie païenne est pleine de croix gammées, de runes et de roues solaires, c'était comme ça il y a des siècles, et les néopaïens d'aujourd'hui essaient laborieusement de se les réapproprier après la spoliation des années 30/40. Ils y parviendront un jour, je n'en doute pas, mais en attendant, il faut faire avec les hordes de skinheads qui y voient autre chose. Et Arkona doit faire avec ça...

Mais bon, ne concluons pas sur une note négative ! Afin d'avoir une idée de la richesse du groupe, la chanson Roi, Gode, Roi! de l'album éponyme. Instruments variés, chants mixtes, chœurs... La classe :

jeudi 14 mars 2013

To Mega Therion !

Therion, "la Bête", est un groupe à la discographie conséquente qui a considérablement évolué, au point de changer complètement de genre en cours de route (les membres ont créé un second projet alternatif pour refaire du Death "comme le Therion du bon vieux temps" tout en continuant à faire évoluer Therion vers du metal de plus en plus symphonique, lyrique, et badass. Et on ne mentionnera pas leur dernier album.)

Histoire de ne pas copier-coller inutilement, si vous voulez un topo vite-fait à la wikipédia, allez voir directement sur wikipédia ! Si le nom est une référence à l'album To Mega Therion d'un autre groupe, il se trouve que To Mega Therion est également une chanson de Therion, sur l'album Theli. Cet album est le gros tournant du groupe, qui part alors à grands renforts de synthétiseur vers du metal symphonique qui sonne déjà pas mal mais encore très... synthé quoi. Néanmoins, les atouts majeurs sont déjà là : thématiques des textes axées mythologies, mythes, et ésotérisme, orchestrations recherchées, excellentes mélodies et surtout variété du chant.


Cette orientation ne va aller qu'en se bonifiant, le succès permettant au groupe de se payer de vrais orchestres pour les albums - voire les concerts ! - et un panel d'instruments parfois exotiques et/ou folk. La musique de Therion est d'une richesse à tous niveaux qui me fait constamment redécouvrir le plaisir d'écouter des albums que je connais pourtant par cœur. Mon favori restant l'album concept Secrets of the Runes, et pas uniquement pour son thème (la mythologie nordique, si un dessin est nécessaire), mais pour ses envolées lyriques dignes d'opéras, la puissance du plein orchestre et des chœurs. Aaah, les chœurs de Therion !



Ceci est l'album complet Secrets of the Runes, si vous allez directement sur la page Youtube, le gars a même mis la tracklist et vous pourrez sauter d'une piste à l'autre. Si ça vous fait trop, je vous recommande au moins de lancer cette vidéo pour la piste d'intro Ginnungagap. Si vous n'êtes pas tenté après ça, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! (Notez le nom de l’album en vrai Futhark ! Bon, OK, ce n'est pas le cas sur la tranche du boîtier où sont utilisées des pseudo-runes, mais quand même !)

Je ne veux pas me répéter donc je vais arrêter d'en faire des tartines, mais honnêtement, la richesse tant technique, instrumentale et thématique du groupe fait de Therion (post-Theli)le meilleur groupe de Metal Symphonique pour moi. Chœurs et chorales sont superbes (et polyglottes ! On passe de l'anglais à l'allemand au suédois, etc...), les orchestrations ne sont pas simplement des mélodies catchy données à jouer à des violons, non. Il y a un énorme travail derrière, et ça se sent. En fait, ce qu'on pourrait reprocher au groupe - et que je trouve au contraire des plus plaisants - c'est que l'orchestre et les chœurs sont proéminents, et que les guitares/basses/batterie tendant parfois à s'effacer ou au moins se faire discrets. Contrairement à pas mal de groupes de metal symphonique, avoir un vrai orchestre derrière n'est pas un accessoire de "genre", c'est la colonne vertébrale de leur musique.

L'album complet Vovin, introduit par la sublime piste The Rise of Sodom and Gomorrah. Là encore, la première piste peut suffire à illustrer mon propos, mais si le cœur vous en dit, vous pouvez laisser tourner... Je vous y invite grandement !

Un autre élément qui fait balancer mon petit cœur germanique, c'est leur amour pour le classique, notamment Wagner. Leur album live The Miskolc Experience est un superbe hommage à leurs (remarquablement palpables) influences classiques où ils ont joué en partie leurs propres chansons, et en partie des versions "thérionisées" de classiques de Wagner, Orf, Mozart... 


Extrait de la Symphonie n°9 "Au Nouveau Monde" de Dvorák. Par Therion. Avouez que ça claque. D'ailleurs, puisqu'on en vient à parler d'hommages, je soulignerai aussi très humblement mon avis sur une reprise d'une chanson de Manowar que Therion a réellement sublimé. L'originale me laisse de glace, la reprise, elle...

Thor, Therion sur Crowning of Atlantis.

Et pour conclure, après avoir trollé sur la Suède dans plusieurs articles précédents, je tiens à le préciser haut et fort : OUI, Therion c'est suédois et OUI, je trouve ça quand même épique et badass.

Voilà.

PS : D'ailleurs dans le genre "la Suède n'est pas que ridicule" je vous parlerai un jour de Sabaton...

lundi 11 mars 2013

Improbables reprises, l'auto-dérision dans le Metal

Dans un article précédent, j'évoquais les reprises et les re-versions de chansons. J'avais utilisé quelques exemples assez tordus comme Turisas reprenant le Supernaut de Black Sabbath, ou Alestorm reprenant You Are a Pirate de Lazy Town. Avouez que celle-là était gratinée. Mais le milieu du Metal étant un monde de joyeux drilles qui ont beaucoup, beaucoup d'humour, la liste des reprises WTF ne s'arrête heureusement pas là ! Dans le domaine du Folk où d'habitude on se la joue badass true viking, so norse, on aime également à se rappeler sa jeunesse :


Rappelez-vous, j'en parlais au début de ce blog, et il est bon de raviver les mémoires pour commencer cette collection. Turisas reprenant Rasputin de Boney M.


Replongés dans le disco que nous sommes, accueillons donc les allemands de Black Messiah et leur version de l’inénarrable Moskau des Dschenghis Kahn. Ce groupe de folk souvent brutal, mais très mélodique - et donc je parlerai plus avant plus tard, oui oui, je la joue teaser - nous prépare grâce à ce moment de n'impe à l'une des plus improbables reprises qui soient : Ensiferum qui chante... Bomboleo. Des Gipsy Kings.

Oui.

Les costumes, les pochettes, les textes et la musique elle-même, d'ailleurs, donnent souvent au genre Metal une image très premier degré. J'apprécie donc particulièrement quand des groupes qui ont l'habitude de se la jouer "on est des grosses brutes" prouvent que ça reste de la musique, c'est un show, et qu'il ne faut pas se prendre la tête pour ces conneries (c'est vers vous que je me tourne, commentateurs de Youtube........). C'est d'ailleurs en cherchant à cultiver une image trop premier degré que des groupes/chanteurs donnent au(x) genre(s) l'image ridicule qu'il(s) se tape(nt). Le chanteur de black metal sataniste qui sort jamais de son rôle, c'est poilant. On a presque de la peine pour lui. Heureusement ça n'arrive que de plus en plus rarement, on ne peut que s'en féliciter. Certains fans trouvent que ce genre de délire n'a pas sa place dans les discographies de groupes comme Ensiferum, que ça casse l'ambiance, que ça gâche les superbes conclusions de fabuleux albums bla bla bla (bah oui, c'est souvent des pistes bonus en fin des éditions limitées collector premium digipack deluxe...). 

Moi l’auto-dérision, je trouve ça très bien.

Et bien que n'ayant aucun rapport avec le Folk Metal (j'avais dis que j'étais pas sectaire sur ce blog), mais puisque Blogger refuse de me permettre d'afficher ma dernière suggestion - cet idiot ne veut pas la trouver sur YT - je la mets en lien, comme une sorte de surprise finale, une scène après le générique. Le groupe est finlandais, il s'appelle Diablo.




Ha ha, oui, je sais. Et celle-là n'était pas un bonus, hein, c'était vraiment la conclusion voulue de l'album !

samedi 9 mars 2013

Juillet 2012 - mars 2013 : Quoi de neuf ?

Alors non, je vais pas me farcir toutes les nouveautés qui sont sortis façon catalogue. Au lieu de ça, je vais plutôt parler de (certaines) de mes acquisitions récentes, car on a eu quelques sorties et avec le recul, ça me permettra de pas me contenter de dire "c'est super" ou "le nouvel album de *** est nul à chier". Ce ne serait pas constructif, voyons.

Dit-il pour faire croire que cette longue pause a quelque chose à voir avec du sens critique, hahaha. ha...ha.

Bref, parmi les nouveautés que j'attendais, on citera Manala de Korpiklaani, The Early Years d'Eluveitie, Unsung Heroes de Ensiferum, Les Fleurs du Mal de Therion.

Rauta (fer), par Korpiklaani, album Manala.

Manala est sorti en deux éditions, une simple avec le CD en finnois, et une double-CD avec un disque où toutes les chansons sont en version anglaise. La différence de prix étant minimale, à voir si le finnois vous perturbe et que vous souhaitez comprendre les paroles sans traduction. J'ai prix le double CD par acquis de conscience, et histoire d'expédier ça vite fait : je commence à avoir l'habitude d'entendre du finnois toute la journée, et les traductions ne m'apportent pas un énorme changement salvateur. En fait, le refrain de Kunnia, par exemple, est bien meilleur en finnois (en fait toute la chanson, mais bon...). Bref, si le finnois ne vous dérange pas, je vous invite à vous contenter de la version simple. L'album est beaucoup plus inspiré du Kalevala que ne l'étaient les albums précédents, sans qu'on puisse vraiment parler d'album-concept pour autant. Chose déjà sensiblement présente dans la mouture précédente, le tout est assez répétitif. Certains titres claquent bien et sortent du lot, mais il faut bien avouer que si on a entendu Ukon Wacka, on a plus ou moins entendu Manala. J'attends de voir ce que donnera le suivant, mais j'ai peur que le groupe ait du mal à progresser désormais.

Ne nous apitoyons cependant pas sur notre sort, car si l'on cherche de l'évolution, Ensiferum nous a servi sur un plateau Unsung Heroes, qui aura perturbé plus d'un fan. La pochette de l'album rose flashy a d'abord fait un choc (malgré Väinämöinen fort classe), puis le lyrisme très présent (chant féminin, ballades). Le groupe envoie toujours ici et là du bois bien vert, mais c'est surtout ce lyrisme qui domine. Et surtout, arrive la piste Passion Proof Power... J'avoue ne pas être sûr de savoir ce que j'en pense. Elle est excessivement bizarre, saute d'un genre à l'autre, surprend constamment par le ton, un esprit parfois WTF? (Salutations aux Apokalyptischen Reiter qui passent par là d'ailleurs...) et une beauté dans la durée. Et quelle durée, la piste fait 17 minutes ! Ensiferum nous en avait déjà servi des longues, mais là... (ça tire vers Moonsorrow, bientôt ^^) Voici la piste en question, si vous avez du temps devant vous (si non, prenez-le)


On notera que le chant heavy est (encore) un peu moindre, en ça l'évolution depuis From Afar reste logique. Très symphonique toujours, même si j'ai eu le sentiment qu'ils se retiennent plus que sur From Afar, justement. Pour les amateurs du Ensiferum badass habituel, il y a des titres tels que In my Sword I Trust qui rappelleront de bons souvenirs :



Eluveitie et son The Early Years fut à la fois un plaisir et une petite déception. Plaisir parce que le doucle-CD inclus l'EP Vên, réenregistrement de leur première démo. Las, réenregistrement veut également dire "mise à niveau stylistique. Ils n'ont pas seulement repris les chansons pour enregistrer avec une meilleure qualité de son tout en restant fidèles (comme Týr avec How Far to Asgaard), ils les rejouent "à la façon d'aujourd'hui". Alors pour ceux qui souhaitaient mettre enfin la main sur l'EP qu'ils écoutaient sur Youtube - et pas en téléchargeant où que ce soit - désolé, mais il va vraiment falloir investir dans la démo à des prix ridicules.

Jezaig, d'Eluveitie, une bonne raison de posséder l'EP Vên.

Le double-CD inclus également Spirit, leur premier album, remastérisé celui-ci. Et donc, meilleur son, on discerne bien mieux tous les instruments, un vrai plaisir. Après, ne crachons pas dans la soupe, avoir Vên est sympa, même réenregistré, mais... Bon... Du coup Uis Elveti et Lament sonnent comme sur Spirit alors que c'était justement l'un des intérêts de la démo d'en avoir des versions antérieures, différentes. Mais il faut avouer que le son de la démo est parfois assez dégueulasse, et le réenregistrement donne à certaines pistes comme Jezaig, la puissance qu'elles méritent. rien pour ça, ça vaut déjà la peine d'investir (et si vous n'avez pas encore Spirit, faites d'une pierre deux coups !) J'ajouterai enfin que le packaging est très sympa, avec un design proche des premiers albums (contrairement à Helvetios, dont la qualité musicale elle-même est peut-être discutable...)

Et pour conclure, une nouveauté que je n'ai pas acheté. J'ai évoqué Therion, et je leur consacrerai un article plus tard. Therion, aujourd'hui, c'est du Symphonic Metal, en fait, c'est plus du classique avec un soupçon de metal. Therion, c'est la classe, Therion c'est divin.

Mais comme en ce moment le leader du groupe bosse sur son premier opéra (oui, oui), il n'avait pas trop le temps de faire un nouvel album. Il a donc décidé de faire un album de reprises, et non des moindres. L'objet de son inspiration est tellement WTF que leur label habituel, Nuclear Blast, n'en a pas voulu. Et cette inspiration ce sont...

Les années Yéyé.

Non, je déconne pas.

Initials BB, par Therion.

Le mec il s'est dit que faire un album de reprise de chansons françaises des années 70, ce serait énorme. Alors des fois, ça va encore, genre Initials BB. La nana chante en vrai français, hein, et puis Gainsbourg ayant repompé Dvorak, revenir vers le symphonique est une sorte de boucle qui se referme. Mais ça donne aussi ça :

Les sucettes, Therion.

Aïe... le français phonétique, le lyrique qui colle pas du tout, le désastre. Certains ont crié au génie, et j'admets volontiers qu'il faut une grosse paire de balls pour oser faire tout un album de reprises pareilles... Mais bon, c'est rigolo en piste bonus à la fin d'un album, pas tout un CD. Donc j'ai beau adorer Therion, là, ce fut sans moi. Cela dit, si vous voulez simplement vous marrer, ce CD est une bonne farce !



BIENTÔT : A sortir très prochainement (dans quelques semaines en fait) le second album de Wardruna ! Pendant ce temps, Turisas fignole son prochain album à sortir cet été, Skyforger prépare un album concept sur les Prussiens à sortir pour l'automne... Côté Folk, il y aura donc bientôt du nouveau (même si du côté de Turisas j'ai des doutes sur la teneur en Folk. Si leur évolution continue ils vont finir par faire du metal symphonique pur et dur... cela dit, ils le font bien ! Je ne me plaindrais donc pas. Et si l'on parle d'attentes hors Folk, je dois dire que je suis trèèèès impatient d'entendre le prochain album de The Vision Bleak, enregistré en ce moment... Bref, pas de quoi s'ennuyer dans les mois à venir !)

vendredi 8 mars 2013

De la thématique dans TÝR

Týr, c'est bien. Mais je peux développer !

Le groupe des îles Féroé n'est pas du Folk Metal au sens instrumental du terme, c'est en fait du metal progressif, mais passons. Là où Týr entre dans la catégorie Folk, c'est dans son utilisation de chansons ou mélodies traditionnelles féringiennes, en féroïen (voilà, je les ai tous placé, haha !). Mais ce que j'apprécie énormément, c'est qu'ils ne se contentent pas de reprendre des classiques de chez eux ou de s'en inspirer pour faire un titre, non. Le brassage, la référence et la réutilisation est régulière et évolue d'album en album. Au final, le traitement des mélodies traditionnelles est assez proche du traitement thématique en musique classique (WAGNEEEEER !!!.....entre autres...) ou en bandes originales aujourd'hui. Ainsi a-t-on des croisements constants qui nous font dresser l'oreille et sourire "ah, tiens, revoilà celle-là !". On notera par exemple la piste Excavation de l'album How Far to Asgaard s'inspire mélodiquement de Regin Smidur, chanson traditionnelle reprise plus tard sur l'album Eric the Red. Parfois, ce sont les textes qui sont repris, les paroles de How Far to Asgaard est par exemple partiellement citées dans la chanson Land de l'album éponyme (un pure moment de bonheur épique d'un quart d'heure que je vous invite fortement à écouter).

Mais pour vous donner un exemple qui regroupe toutes ces techniques (reprise, référence mélodique, référence parolières), je vais employer les grands moyens (sisi). Tout commence sur l'album How Far to Asgaard qui se conclue par une piste cachée, Grímur Á Midalnesi (sur la première version de l'album, celle à la pochette sans budget, cette piste est intégrée après un silence à la piste How Far to Asgaard, et sur la version réenregistrée que vous aurez plus de chances de trouver en rayon, pas de panique, ils l'ont gardé... après un silence sur la piste Stýrisvolurin)


Chanson traditionnelle chantée façon taverne avec la cadence de la danse qui va avec. Bref, un petit cadeau aux auditeurs de chez eux, et pour nous un beau moment de Folk qui fait plaisir (la chanson est ici intégrale, et dure 10 minutes. Jeeee !) Toutefois, sur le même album, l'auditeur attentif ne manquera pas de remarquer que la mélodie a très, très fortement inspiré celle de LA chanson mythique de Týr : Hail to the Hammer.


On a donc, par la piste bonus, une bonne idée d'où vient la mélodie de ce qui deviendra leur chanson phare (au moins quatre versions album en comptant le réenregistrement, sur How Far to Asgaard, Eric the Red, et Land). Mais est-ce tout pour autant ? Non ! Quelques années plus tard débarque l'album Ragnarok. Son intro, superbe et instrumentale, donne le ton.


L'ouverture et la conclusion se font sur la mélodie de la chanson Ragnarok. Mais entre les deux, Hell Yeah ! Le retour de Grímur Á Midalnesi ! La mélodie n'est pas gratuite, puisque la chanson est bien présente de son vrai nom quelques pistes plus loin, dans une version enregistrées aux îles Féroé en 1966 (et pas par le groupe, évidemment, est-il besoin de la préciser...).


Cette courte évocation de la chanson (pas les 10 minutes, hein... La vidéo ci-dessus a le bon goût de garder les deux bout à bout) introduit une des plus belles chansons de Týr à mes oreilles : Wings of Time. Si Hail to the Hammer  ("absent" sur cet album tout en l'étant pas, du coup) s'inspirait très, très clairement de la mélodie tout en étant différente, ici la mélodie n'est pas altérée, et le texte original est même utilisé en refrain. Une mélodie qui s'entrecroise avec d'autres, évolue, revient aux sources, le tout sur quatre albums. Un bel hommage, à mon sens, mis en valeur par une technique impeccable et une utilisation thématique maîtrisée.

Týr, comme je le disais, c'est bien.