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jeudi 28 mars 2013

Wardruna - Yggdrasil : Celui-là, vous le voulez.

Solringen, album Yggdrasil (partie 2 de la trilogie Runaljod)

Alors voilà, le nouveau Wardruna est sorti partout, j'ai eu la chance de l'obtenir en magasin entre la sortie norvégienne et la sortie dite "européenne", amitié nordique je suppose. L'attente en aura-t-elle valu la peine ? La réponse est clairement : oui. 

L'esprit est le même, la plupart des instruments sont les mêmes d'ailleurs : instruments folk traditionnels, norvégiens et "du monde", et toujours l'aimable participation de Mère Nature pour les enregistrements en extérieur. Néanmoins, on ne pourra s'empêcher de remarquer l'évolution stylistique impressionnante du groupe en l'espace... d'un seul album ! Contrairement à certains groupes qui évoluent en s'éloignant de leur concept original pour voguer vers d'autres créations, ce qui n'est pas un mal en soi, Wardruna nous offre ici une version 2.0 de leur premier album. C'est clairement "la même chose" dans le bon sens du terme, mais avec un sens de la mélodie clairement plus appuyé, un chant féminin ravissant, des longues pistes chantantes - et je parle là de chansons qu'on se prend à siffloter, pas de seulement de chants chamaniques comme le premier album, même si ces derniers sont toujours présents. Le mélange est parfait, l'évolution en souplesse, toute en beauté.


Wardruna, Helvegen (live ^^), tiré de ce nouvel album.

Alors qu'on se rassure dans les mökki, le style reste typique de Warduna, et si vous avez aimé le côté roots de leur premier album, vous le retrouverez, pas de soucis. Les percussions seront parfois un peu plus recherchées, les rythmes plus entraînants, mais sans oublier les racines et la philosophie du groupe norvégien qui réussi le pari de ne pas décevoir sans pour autant se répéter platement. Un achat que je recommande fortement.

EhwaR

jeudi 21 mars 2013

Ereb Altor : La Suède cool

Oui, j'ai beaucoup vanné la Suède, mais il faut me pardonner, il y a des raisons historiques à cela, je m'estime dans mon droit. Et puis c'est mon blog, merde.

Cependant, ne soyons pas mauvaise langue, outre de grosses tranches de rigolade historique, la Suède a également su nous apporter pas mal de bons groupes. Ce soir, j'aimerai vous parler d'un album que j'apprécie énormément. Je vous parlerai bien du groupe mais leurs albums déclinent dans mon estime, de plus en plus à chaque sortie... Et c'est bien dommage, parce que le premier album est tout simplement génial. Cet album, c'est By Honour d'Ereb Altor.

Ereb Altor - Ereb Altor

Ereb Altor a commencé avec du du Epic Doom Viking metal pour finir par faire du Pagan Black metal (hahaha... pardon.. c'est cette accumulation d'adjectif, ça me secoue à chaque fois) et si leur dernier album me laisse au mieux froid et circonspect, leur premier album me fait l'effet d'une authentique pépite. Les guitares doom, rythmes lents et lourds, très mélodiques, le chant clair (Merci ! Le growl ça va un moment, mais un peu de variété dans ce monde de brutes) qui finira par laisser lentement la place à du chant Black dès le second album The End. Mythologie et désespoir sont au programme des paroles du groupe, qui sur By Honour garde une certaine simplicité efficace et grisante. Je trouve que par la suite, l'originalité et la "précision" disparaissent au profit d'un doom (puis black) assez, euh... banal.

Wizard, Ereb Altor.

Un autre truc assez sympa, c'est que l'album est constitué de longues pistes, on tourne à 7/8 minutes en moyenne, avec l'intro seule à 4 minutes et des brouettes. Si Wizard est la plus longue d'entre elles, l'album culmine à mon sens avec l'énorme Dark Nymph que Blogger ne veut pas trouver sur Youtube mais qui s'écoute ici. Si vous n'êtes pas branché Doom, celle-là vous fera franchir le pas ! D'ailleurs, une fois que vous aurez cliqué sur cette chanson, le reste de l'album ne devrait pas être loin, faites-vous plaisir... Winter Wonderland, vous ne le regretterez pas.

By Honour, qui donne son nom à l'album.

Un mot tout de même sur le second album The End qui m'a assez ennuyé à l'écoute jusqu'à son triptyque final qui, lui, rattrape encore pas mal les choses. Le triptyque éponyme à l'album raconte l'histoire de la mort de Balder (partie 1), du long hiver de trois ans qui s'en suit (partie 2) et les conséquences finales du meurtre du Dieu : la grosse baston finale où (presque) tout le monde meurt, vous avez deviné, l'inévitable (dans tous les sens du terme....) Ragnarök (partie3). Oui, encore lui. Si je trouve que même ces trois chansons ne sont pas aussi bien que le premier album, y a encore pas mal de bonnes choses dedans, il faut bien l'admettre. Notamment mélodique. Mais on sent déjà une évolution qui, personnellement, ne m'emballera plus du tout sur l'album suivant (Gastrike). Cela dit, jetez-y une oreille, on ne sait jamais !

The Final War (The end Part III) de l'album The End.

Reste donc un premier album vraiment excellent, qui fonctionne très bien tout seul et n'a pas besoin de la discographie qu'il a engendré pour se faire apprécier.

vendredi 15 mars 2013

Aujourd'hui on danse/se taille les veines en Russie

J'ai évoqué le groupe sans trop en parler, c'est bien dommage. Je parle d'Arkona.

Slavsia, Rus de l'album Ot Serdca K Nebu

Arkona, comme son nom l'indique pour les plus férus d'Histoire et/ou religion, c'est du Folk Metal slave. Comme pour Therion et parce que copier-coller pour avoir l'air intelligent ne serait ni honnête ni crédible, pour un résumé vite fait de leur carrière tumultueuse (à tout le moins compliquée avec les classiques du style "le groupe a pratiquement disparu MAIS le membre fondateur s'accroche et finalement, des limbes de l'oubli ils jaillirent dans un ultime cri de bataille héroïque", vous voyez le genre) je vous donne directement la page wiki. Je ne me casse pas plus le cul que ça pour deux raisons : D'une part, je ne me sens pas la vocation de faire des cours, d'autre part, si vous êtes intéressés par l'historique d'un groupe et sa discographie poussée, vous n'êtes pas des manchots et savez vous débrouiller tous seuls avec votre clavier et votre connexion.

Notons cependant car c'est assez rare, le groupe est menée par une femme !

Yarilo, album Roi, Gode, Roi.

Arkona c'est du Folk très mélodique tout en étant parfois assez brutal (Death Metal inside...) Néanmoins on appréciera la diversité des voix, des mélodies et des ambiances. Tantôt typiquement slave presque cliché, parfois plus subtil et mélancolique, parfois proche de ce qu'on a l'habitude d'entendre dans le Metal Celtique, le tout servi par une palanquée d'instruments traditionnels et d'artistes divers qui tournent pas mal et apportent à chaque fois un petit plus. Le tout chanté en russe, sauf exceptions (comme la très sympathique chanson Skål en duo avec des allemands qui vous invite à trinquer à coup de délicieuse vodka russe et de bonne bière allemande, parce qu'on est potes. Oui, c'est le fond de la chanson)

Zimushka, une chanson traditionnelle sibérienne, reprise par Arkona

Alors bon, le groupe est doué, la musique est riche, le chant est varié, leurs pochettes sont superbes, leurs thèmes sont "originaux" (au sens folklore slave peu exploité, pas originaux au sens "et si on parlait de nos mythes et de notre néopaganisme ?"), alors où est l’embrouille ? En fait, l'embrouille n'est pas à proprement parler dans le groupe mais dans son public. Arkona a la fâcheuse tendance - comme beaucoup de groupes de Folk/Pagan/Viking/Blabla Metal mais là on atteint des sommets - d'attirer un certain public. Appelons un chat un chat, Arkona attire les néo-nazis, surtout dans les pays slaves. Plus encore que dans les pays "de l'ouest", le Folk Metal slave semble être un moyen d’expression apprécié par les skins, et Arkona en particulier. Je ne saurais dire pourquoi, d'autant que le groupe lui-même s'est défendu à de nombreuses reprises de manger de ce pain là. Néanmoins, il suffit de cumuler des textes blindés de fierté pan-slave et de l'associer à l'imagerie du groupe, notamment la Kolovrat très usitée par les néopaïens... tout comme les néonazis... et vous obtenez déjà quelques éléments de réponse.

C'est malheureux mais c'est comme ça.

Dans le même genre on se souviendra que Skyforger avait fait clairement écrire sur plusieurs de leurs CDs "No Nazi Stuff here, Pagan Symbols and Art only" parce qu'ils utilisaient une Perkonskrusts "Croix du Tonnerre", basiquement une swastika tournant à droite, symbole du Dieu du tonnerre Perkon. Et pas de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Saluer-Le-Nom.

L'imagerie païenne est pleine de croix gammées, de runes et de roues solaires, c'était comme ça il y a des siècles, et les néopaïens d'aujourd'hui essaient laborieusement de se les réapproprier après la spoliation des années 30/40. Ils y parviendront un jour, je n'en doute pas, mais en attendant, il faut faire avec les hordes de skinheads qui y voient autre chose. Et Arkona doit faire avec ça...

Mais bon, ne concluons pas sur une note négative ! Afin d'avoir une idée de la richesse du groupe, la chanson Roi, Gode, Roi! de l'album éponyme. Instruments variés, chants mixtes, chœurs... La classe :

jeudi 14 mars 2013

To Mega Therion !

Therion, "la Bête", est un groupe à la discographie conséquente qui a considérablement évolué, au point de changer complètement de genre en cours de route (les membres ont créé un second projet alternatif pour refaire du Death "comme le Therion du bon vieux temps" tout en continuant à faire évoluer Therion vers du metal de plus en plus symphonique, lyrique, et badass. Et on ne mentionnera pas leur dernier album.)

Histoire de ne pas copier-coller inutilement, si vous voulez un topo vite-fait à la wikipédia, allez voir directement sur wikipédia ! Si le nom est une référence à l'album To Mega Therion d'un autre groupe, il se trouve que To Mega Therion est également une chanson de Therion, sur l'album Theli. Cet album est le gros tournant du groupe, qui part alors à grands renforts de synthétiseur vers du metal symphonique qui sonne déjà pas mal mais encore très... synthé quoi. Néanmoins, les atouts majeurs sont déjà là : thématiques des textes axées mythologies, mythes, et ésotérisme, orchestrations recherchées, excellentes mélodies et surtout variété du chant.


Cette orientation ne va aller qu'en se bonifiant, le succès permettant au groupe de se payer de vrais orchestres pour les albums - voire les concerts ! - et un panel d'instruments parfois exotiques et/ou folk. La musique de Therion est d'une richesse à tous niveaux qui me fait constamment redécouvrir le plaisir d'écouter des albums que je connais pourtant par cœur. Mon favori restant l'album concept Secrets of the Runes, et pas uniquement pour son thème (la mythologie nordique, si un dessin est nécessaire), mais pour ses envolées lyriques dignes d'opéras, la puissance du plein orchestre et des chœurs. Aaah, les chœurs de Therion !



Ceci est l'album complet Secrets of the Runes, si vous allez directement sur la page Youtube, le gars a même mis la tracklist et vous pourrez sauter d'une piste à l'autre. Si ça vous fait trop, je vous recommande au moins de lancer cette vidéo pour la piste d'intro Ginnungagap. Si vous n'êtes pas tenté après ça, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! (Notez le nom de l’album en vrai Futhark ! Bon, OK, ce n'est pas le cas sur la tranche du boîtier où sont utilisées des pseudo-runes, mais quand même !)

Je ne veux pas me répéter donc je vais arrêter d'en faire des tartines, mais honnêtement, la richesse tant technique, instrumentale et thématique du groupe fait de Therion (post-Theli)le meilleur groupe de Metal Symphonique pour moi. Chœurs et chorales sont superbes (et polyglottes ! On passe de l'anglais à l'allemand au suédois, etc...), les orchestrations ne sont pas simplement des mélodies catchy données à jouer à des violons, non. Il y a un énorme travail derrière, et ça se sent. En fait, ce qu'on pourrait reprocher au groupe - et que je trouve au contraire des plus plaisants - c'est que l'orchestre et les chœurs sont proéminents, et que les guitares/basses/batterie tendant parfois à s'effacer ou au moins se faire discrets. Contrairement à pas mal de groupes de metal symphonique, avoir un vrai orchestre derrière n'est pas un accessoire de "genre", c'est la colonne vertébrale de leur musique.

L'album complet Vovin, introduit par la sublime piste The Rise of Sodom and Gomorrah. Là encore, la première piste peut suffire à illustrer mon propos, mais si le cœur vous en dit, vous pouvez laisser tourner... Je vous y invite grandement !

Un autre élément qui fait balancer mon petit cœur germanique, c'est leur amour pour le classique, notamment Wagner. Leur album live The Miskolc Experience est un superbe hommage à leurs (remarquablement palpables) influences classiques où ils ont joué en partie leurs propres chansons, et en partie des versions "thérionisées" de classiques de Wagner, Orf, Mozart... 


Extrait de la Symphonie n°9 "Au Nouveau Monde" de Dvorák. Par Therion. Avouez que ça claque. D'ailleurs, puisqu'on en vient à parler d'hommages, je soulignerai aussi très humblement mon avis sur une reprise d'une chanson de Manowar que Therion a réellement sublimé. L'originale me laisse de glace, la reprise, elle...

Thor, Therion sur Crowning of Atlantis.

Et pour conclure, après avoir trollé sur la Suède dans plusieurs articles précédents, je tiens à le préciser haut et fort : OUI, Therion c'est suédois et OUI, je trouve ça quand même épique et badass.

Voilà.

PS : D'ailleurs dans le genre "la Suède n'est pas que ridicule" je vous parlerai un jour de Sabaton...

lundi 11 mars 2013

Improbables reprises, l'auto-dérision dans le Metal

Dans un article précédent, j'évoquais les reprises et les re-versions de chansons. J'avais utilisé quelques exemples assez tordus comme Turisas reprenant le Supernaut de Black Sabbath, ou Alestorm reprenant You Are a Pirate de Lazy Town. Avouez que celle-là était gratinée. Mais le milieu du Metal étant un monde de joyeux drilles qui ont beaucoup, beaucoup d'humour, la liste des reprises WTF ne s'arrête heureusement pas là ! Dans le domaine du Folk où d'habitude on se la joue badass true viking, so norse, on aime également à se rappeler sa jeunesse :


Rappelez-vous, j'en parlais au début de ce blog, et il est bon de raviver les mémoires pour commencer cette collection. Turisas reprenant Rasputin de Boney M.


Replongés dans le disco que nous sommes, accueillons donc les allemands de Black Messiah et leur version de l’inénarrable Moskau des Dschenghis Kahn. Ce groupe de folk souvent brutal, mais très mélodique - et donc je parlerai plus avant plus tard, oui oui, je la joue teaser - nous prépare grâce à ce moment de n'impe à l'une des plus improbables reprises qui soient : Ensiferum qui chante... Bomboleo. Des Gipsy Kings.

Oui.

Les costumes, les pochettes, les textes et la musique elle-même, d'ailleurs, donnent souvent au genre Metal une image très premier degré. J'apprécie donc particulièrement quand des groupes qui ont l'habitude de se la jouer "on est des grosses brutes" prouvent que ça reste de la musique, c'est un show, et qu'il ne faut pas se prendre la tête pour ces conneries (c'est vers vous que je me tourne, commentateurs de Youtube........). C'est d'ailleurs en cherchant à cultiver une image trop premier degré que des groupes/chanteurs donnent au(x) genre(s) l'image ridicule qu'il(s) se tape(nt). Le chanteur de black metal sataniste qui sort jamais de son rôle, c'est poilant. On a presque de la peine pour lui. Heureusement ça n'arrive que de plus en plus rarement, on ne peut que s'en féliciter. Certains fans trouvent que ce genre de délire n'a pas sa place dans les discographies de groupes comme Ensiferum, que ça casse l'ambiance, que ça gâche les superbes conclusions de fabuleux albums bla bla bla (bah oui, c'est souvent des pistes bonus en fin des éditions limitées collector premium digipack deluxe...). 

Moi l’auto-dérision, je trouve ça très bien.

Et bien que n'ayant aucun rapport avec le Folk Metal (j'avais dis que j'étais pas sectaire sur ce blog), mais puisque Blogger refuse de me permettre d'afficher ma dernière suggestion - cet idiot ne veut pas la trouver sur YT - je la mets en lien, comme une sorte de surprise finale, une scène après le générique. Le groupe est finlandais, il s'appelle Diablo.




Ha ha, oui, je sais. Et celle-là n'était pas un bonus, hein, c'était vraiment la conclusion voulue de l'album !

samedi 9 mars 2013

Juillet 2012 - mars 2013 : Quoi de neuf ?

Alors non, je vais pas me farcir toutes les nouveautés qui sont sortis façon catalogue. Au lieu de ça, je vais plutôt parler de (certaines) de mes acquisitions récentes, car on a eu quelques sorties et avec le recul, ça me permettra de pas me contenter de dire "c'est super" ou "le nouvel album de *** est nul à chier". Ce ne serait pas constructif, voyons.

Dit-il pour faire croire que cette longue pause a quelque chose à voir avec du sens critique, hahaha. ha...ha.

Bref, parmi les nouveautés que j'attendais, on citera Manala de Korpiklaani, The Early Years d'Eluveitie, Unsung Heroes de Ensiferum, Les Fleurs du Mal de Therion.

Rauta (fer), par Korpiklaani, album Manala.

Manala est sorti en deux éditions, une simple avec le CD en finnois, et une double-CD avec un disque où toutes les chansons sont en version anglaise. La différence de prix étant minimale, à voir si le finnois vous perturbe et que vous souhaitez comprendre les paroles sans traduction. J'ai prix le double CD par acquis de conscience, et histoire d'expédier ça vite fait : je commence à avoir l'habitude d'entendre du finnois toute la journée, et les traductions ne m'apportent pas un énorme changement salvateur. En fait, le refrain de Kunnia, par exemple, est bien meilleur en finnois (en fait toute la chanson, mais bon...). Bref, si le finnois ne vous dérange pas, je vous invite à vous contenter de la version simple. L'album est beaucoup plus inspiré du Kalevala que ne l'étaient les albums précédents, sans qu'on puisse vraiment parler d'album-concept pour autant. Chose déjà sensiblement présente dans la mouture précédente, le tout est assez répétitif. Certains titres claquent bien et sortent du lot, mais il faut bien avouer que si on a entendu Ukon Wacka, on a plus ou moins entendu Manala. J'attends de voir ce que donnera le suivant, mais j'ai peur que le groupe ait du mal à progresser désormais.

Ne nous apitoyons cependant pas sur notre sort, car si l'on cherche de l'évolution, Ensiferum nous a servi sur un plateau Unsung Heroes, qui aura perturbé plus d'un fan. La pochette de l'album rose flashy a d'abord fait un choc (malgré Väinämöinen fort classe), puis le lyrisme très présent (chant féminin, ballades). Le groupe envoie toujours ici et là du bois bien vert, mais c'est surtout ce lyrisme qui domine. Et surtout, arrive la piste Passion Proof Power... J'avoue ne pas être sûr de savoir ce que j'en pense. Elle est excessivement bizarre, saute d'un genre à l'autre, surprend constamment par le ton, un esprit parfois WTF? (Salutations aux Apokalyptischen Reiter qui passent par là d'ailleurs...) et une beauté dans la durée. Et quelle durée, la piste fait 17 minutes ! Ensiferum nous en avait déjà servi des longues, mais là... (ça tire vers Moonsorrow, bientôt ^^) Voici la piste en question, si vous avez du temps devant vous (si non, prenez-le)


On notera que le chant heavy est (encore) un peu moindre, en ça l'évolution depuis From Afar reste logique. Très symphonique toujours, même si j'ai eu le sentiment qu'ils se retiennent plus que sur From Afar, justement. Pour les amateurs du Ensiferum badass habituel, il y a des titres tels que In my Sword I Trust qui rappelleront de bons souvenirs :



Eluveitie et son The Early Years fut à la fois un plaisir et une petite déception. Plaisir parce que le doucle-CD inclus l'EP Vên, réenregistrement de leur première démo. Las, réenregistrement veut également dire "mise à niveau stylistique. Ils n'ont pas seulement repris les chansons pour enregistrer avec une meilleure qualité de son tout en restant fidèles (comme Týr avec How Far to Asgaard), ils les rejouent "à la façon d'aujourd'hui". Alors pour ceux qui souhaitaient mettre enfin la main sur l'EP qu'ils écoutaient sur Youtube - et pas en téléchargeant où que ce soit - désolé, mais il va vraiment falloir investir dans la démo à des prix ridicules.

Jezaig, d'Eluveitie, une bonne raison de posséder l'EP Vên.

Le double-CD inclus également Spirit, leur premier album, remastérisé celui-ci. Et donc, meilleur son, on discerne bien mieux tous les instruments, un vrai plaisir. Après, ne crachons pas dans la soupe, avoir Vên est sympa, même réenregistré, mais... Bon... Du coup Uis Elveti et Lament sonnent comme sur Spirit alors que c'était justement l'un des intérêts de la démo d'en avoir des versions antérieures, différentes. Mais il faut avouer que le son de la démo est parfois assez dégueulasse, et le réenregistrement donne à certaines pistes comme Jezaig, la puissance qu'elles méritent. rien pour ça, ça vaut déjà la peine d'investir (et si vous n'avez pas encore Spirit, faites d'une pierre deux coups !) J'ajouterai enfin que le packaging est très sympa, avec un design proche des premiers albums (contrairement à Helvetios, dont la qualité musicale elle-même est peut-être discutable...)

Et pour conclure, une nouveauté que je n'ai pas acheté. J'ai évoqué Therion, et je leur consacrerai un article plus tard. Therion, aujourd'hui, c'est du Symphonic Metal, en fait, c'est plus du classique avec un soupçon de metal. Therion, c'est la classe, Therion c'est divin.

Mais comme en ce moment le leader du groupe bosse sur son premier opéra (oui, oui), il n'avait pas trop le temps de faire un nouvel album. Il a donc décidé de faire un album de reprises, et non des moindres. L'objet de son inspiration est tellement WTF que leur label habituel, Nuclear Blast, n'en a pas voulu. Et cette inspiration ce sont...

Les années Yéyé.

Non, je déconne pas.

Initials BB, par Therion.

Le mec il s'est dit que faire un album de reprise de chansons françaises des années 70, ce serait énorme. Alors des fois, ça va encore, genre Initials BB. La nana chante en vrai français, hein, et puis Gainsbourg ayant repompé Dvorak, revenir vers le symphonique est une sorte de boucle qui se referme. Mais ça donne aussi ça :

Les sucettes, Therion.

Aïe... le français phonétique, le lyrique qui colle pas du tout, le désastre. Certains ont crié au génie, et j'admets volontiers qu'il faut une grosse paire de balls pour oser faire tout un album de reprises pareilles... Mais bon, c'est rigolo en piste bonus à la fin d'un album, pas tout un CD. Donc j'ai beau adorer Therion, là, ce fut sans moi. Cela dit, si vous voulez simplement vous marrer, ce CD est une bonne farce !



BIENTÔT : A sortir très prochainement (dans quelques semaines en fait) le second album de Wardruna ! Pendant ce temps, Turisas fignole son prochain album à sortir cet été, Skyforger prépare un album concept sur les Prussiens à sortir pour l'automne... Côté Folk, il y aura donc bientôt du nouveau (même si du côté de Turisas j'ai des doutes sur la teneur en Folk. Si leur évolution continue ils vont finir par faire du metal symphonique pur et dur... cela dit, ils le font bien ! Je ne me plaindrais donc pas. Et si l'on parle d'attentes hors Folk, je dois dire que je suis trèèèès impatient d'entendre le prochain album de The Vision Bleak, enregistré en ce moment... Bref, pas de quoi s'ennuyer dans les mois à venir !)

vendredi 8 mars 2013

De la thématique dans TÝR

Týr, c'est bien. Mais je peux développer !

Le groupe des îles Féroé n'est pas du Folk Metal au sens instrumental du terme, c'est en fait du metal progressif, mais passons. Là où Týr entre dans la catégorie Folk, c'est dans son utilisation de chansons ou mélodies traditionnelles féringiennes, en féroïen (voilà, je les ai tous placé, haha !). Mais ce que j'apprécie énormément, c'est qu'ils ne se contentent pas de reprendre des classiques de chez eux ou de s'en inspirer pour faire un titre, non. Le brassage, la référence et la réutilisation est régulière et évolue d'album en album. Au final, le traitement des mélodies traditionnelles est assez proche du traitement thématique en musique classique (WAGNEEEEER !!!.....entre autres...) ou en bandes originales aujourd'hui. Ainsi a-t-on des croisements constants qui nous font dresser l'oreille et sourire "ah, tiens, revoilà celle-là !". On notera par exemple la piste Excavation de l'album How Far to Asgaard s'inspire mélodiquement de Regin Smidur, chanson traditionnelle reprise plus tard sur l'album Eric the Red. Parfois, ce sont les textes qui sont repris, les paroles de How Far to Asgaard est par exemple partiellement citées dans la chanson Land de l'album éponyme (un pure moment de bonheur épique d'un quart d'heure que je vous invite fortement à écouter).

Mais pour vous donner un exemple qui regroupe toutes ces techniques (reprise, référence mélodique, référence parolières), je vais employer les grands moyens (sisi). Tout commence sur l'album How Far to Asgaard qui se conclue par une piste cachée, Grímur Á Midalnesi (sur la première version de l'album, celle à la pochette sans budget, cette piste est intégrée après un silence à la piste How Far to Asgaard, et sur la version réenregistrée que vous aurez plus de chances de trouver en rayon, pas de panique, ils l'ont gardé... après un silence sur la piste Stýrisvolurin)


Chanson traditionnelle chantée façon taverne avec la cadence de la danse qui va avec. Bref, un petit cadeau aux auditeurs de chez eux, et pour nous un beau moment de Folk qui fait plaisir (la chanson est ici intégrale, et dure 10 minutes. Jeeee !) Toutefois, sur le même album, l'auditeur attentif ne manquera pas de remarquer que la mélodie a très, très fortement inspiré celle de LA chanson mythique de Týr : Hail to the Hammer.


On a donc, par la piste bonus, une bonne idée d'où vient la mélodie de ce qui deviendra leur chanson phare (au moins quatre versions album en comptant le réenregistrement, sur How Far to Asgaard, Eric the Red, et Land). Mais est-ce tout pour autant ? Non ! Quelques années plus tard débarque l'album Ragnarok. Son intro, superbe et instrumentale, donne le ton.


L'ouverture et la conclusion se font sur la mélodie de la chanson Ragnarok. Mais entre les deux, Hell Yeah ! Le retour de Grímur Á Midalnesi ! La mélodie n'est pas gratuite, puisque la chanson est bien présente de son vrai nom quelques pistes plus loin, dans une version enregistrées aux îles Féroé en 1966 (et pas par le groupe, évidemment, est-il besoin de la préciser...).


Cette courte évocation de la chanson (pas les 10 minutes, hein... La vidéo ci-dessus a le bon goût de garder les deux bout à bout) introduit une des plus belles chansons de Týr à mes oreilles : Wings of Time. Si Hail to the Hammer  ("absent" sur cet album tout en l'étant pas, du coup) s'inspirait très, très clairement de la mélodie tout en étant différente, ici la mélodie n'est pas altérée, et le texte original est même utilisé en refrain. Une mélodie qui s'entrecroise avec d'autres, évolue, revient aux sources, le tout sur quatre albums. Un bel hommage, à mon sens, mis en valeur par une technique impeccable et une utilisation thématique maîtrisée.

Týr, comme je le disais, c'est bien.